L'agneau pascal
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Selon la bible, peu avant le départ précipité des Hébreux d'Egypte à la suite de Moïse (vers 1300 avant J.C), un ange exterminateur fut
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envoyé par Dieu pour frapper les enfants premiers-nés d'Egypte. Dieu voulait par ce terrible fléau manifester sa colère auprès du pharaon
qui avait contraint les hébreux à de durs travaux. Moïse, prévenu par Dieu, fit marquer de sang d'agneau les deux montants et le linteau des portes des maisons de son peuple afin
qu'elles puissent être épargnées. Pour cela, les juifs devaient chaque année commémorer la Pâque en offrant en sacrifice à la première pleine lune de printemps le 14 Nissan, un
agneau ou un chevreau sans défaut âgé de moins d'un an.
La Pâque juive commémore toujours lors du grand repas (le Seder) ce sacrifice de l'agneau. La fête catholique de Pâques (au pluriel cette fois)
commémore la résurrection de Jésus-Christ mort sur la croix trois jours plus tôt. Jean-Baptiste avait annoncé le Christ "Sauveur du monde" en le désignant ainsi : "Voici l'agneau
de Dieu". Les chrétiens font également un grand repas le jour de Pâques où il est fréquent de manger de l'agneau ainsi qu'une pâtisserie contenant des oeufs en abondance.
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Les cloches de Pâques
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Au moment de Pâques, les cloches jouent encore aujourd'hui un rôle important dans toute la France. Après l'hymne du Gloria de la messe du jeudi saint,
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veille de la mort de Jésus-Christ sur la croix, les cloches se taisent en signe de deuil jusqu'au Gloria de la veillée pascale. Selon la
tradition on dit qu'elles vont à Rome pour se faire bénir et chercher des oeufs qu'elles répandent au retour dans les jardins. Le folkloriste Arnold Van Gennep pense que cette
croyance serait apparue à la fin du XIIème siècle, avec l'interdiction venant de Rome de faire sonner alors des cloches de métal.
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Le cierge pascal
Le cierge pascal, allumé à Pâques lors de la veillée, représente le Christ. Allumé au "feu nouveau" (feu sur le parvis que le célébrant vient de
bénir), il brûle jusqu'à la Pentecôte.
Il comporte :
Une croix rehaussée de cinq grains d'encens, représentant les cinq plaies du
crucifié.
L'alpha et l'oméga, deux lettres de l'alphabet grec, symbolisant le commencement
et la fin de toutes choses, pour signifier que la vie de Dieu est éternelle.
Les quatre chiffres de l'année.
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La victoire de la vie
Cette fête est associée à la renaissance de la végétation et de la fécondité après la stérilité de l'hiver. Le "rire pascal" joyeux soulagement après l'hiver
autorisé autrefois dans les églises, célèbre le retour de la fécondité. Grâce au passage par la mort (la "catharsis" ou purification, selon Aristote), le renouveau de
la nature végétale et animale symbolise la victoire de la vie. Le printemps est sacralisé dans la plupart des religions. Ces mythes de renaissance rites de passage entre la mort
et la vie, sont précédés de périodes de marge (deuil, ténèbres) : Osiris en Egypte, Orphée en Grèce, le dieu syrien Adonis ou phrygien Attis. Selon ce dernier mythe
oriental, connu à Rome à partir de 204 avant J.C, la déesse Cybèle frappa de folie son amant infidèle, qui s'émascula, mourut et revînt à la vie.
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Lièvre de Pâques
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Le lièvre de Pâques est le mythique dispensateur de cadeaux qui "pond" ses oeufs dans un nid la nuit de Pâques, au coeur des jardins d'Alsace et
d'une partie de la
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Lorraine, il concurrence les "cloches" censées revenir de Rome, connues dans le reste de la France. Cette créature nocturne, attestée en Alsace en 1572 est liée à Pâques,
fête de la résurrection. Déjà pour les Egyptiens, le lièvre était associé au dieu Osiris, chargé de la résurrection des morts. Réputé pour sa fécondité, le lièvre de Pâques
suggère comme le poisson, la multiplication. Il est censé être initié aux mystères de la vie car il naît les yeux ouverts. C'est aussi un animal lunaire qui vit la nuit, il est
capable, dit-on de communiquer avec les morts grâce à son gîte souterrain. Tous ces pouvoirs font de lui une créature fantastique.
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